Ces choses que j’aurais voulu savoir avant d’adopter un chiot (puppy blues)
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Aujourd’hui, mini changement de ligne éditoriale : à la place de vous proposer une idée de balade dog friendly (ne vous en faites pas, de nouvelles promenades arrivent très vite), j’aborde aujourd’hui un thème un peu plus personnel : ces choses que j’aurais voulu savoir avant d’adopter un chiot. Moments de doute, frustration, peur de mal faire, remise en question… Je sais qu’on est nombreux à passer par le puppy blues ! Je vous livre donc mes pensées dans ce nouvel article qui, j’espère, pourra rassurer d’autres dogparents.
Adopter un chiot : rêve bleu ou puppy blues ?
Depuis quelques mois maintenant, je vous partage mes meilleures promenades dog friendly en Gironde. Je me rends compte qu’à part sur ma page « à propos », je ne parle jamais de ma propre expérience avec Scratch, en dehors des promenades et activités. Bien sûr, vous venez lire mon blog pour vous donner des idées de sortie. Mais j’espère qu’avec cet article, j’arriverais à rassurer les nouveaux dogparents qui se sont lancés dans cette aventure et qui se sentent parfois dépassés par les événements.
En fait, je suis tombée sur quelques publications Instagram qui abordaient le sujet du puppy blues. Ces posts disaient qu’adopter un chien, ce n’est pas toujours rose au quotidien mais que personne n’osait franchement aborder le sujet. Spoiler alert : éduquer un chien c’est plutôt difficile. Ça demande beaucoup de temps et d’abnégation. Et on doute souvent. Voilà, c’est dit.
Bah oui, adopter un chiot, c’est une décision qu’on prend après avoir (généralement) réfléchi, quand on se sent assez stable pour donner de son temps à une petite boule de poils. Bref, c’est un choix de vie dont on est 100% responsable.
L’opinion publique à tendance à dire « oh, ce n’est qu’un chien ! » ou alors « ce n’est quand même pas un enfant, ce n’est pas si grave », « tu l’as voulu, tu l’assumes » et autres remarques, lorsqu’on fait part de nos doutes et de nos moments de fatigue. Aujourd’hui, j’ouvre cet espace de discussion pour qu’on ose parler du puppy blues sans jugement !
L’éducation du chiot : une bataille (vraiment mignonne) à livrer
C’est pourtant quelque chose qu’on sait, mais on n’y est jamais assez préparé. Adopter un chiot, ça veut dire lui faire toute son éducation. Jusque-là, rien de neuf. J’ai eu beau lire des livres, des articles, regarder des vidéos… Les premiers mois ont été bien mouvementés. Et pourtant, sur ce point-là, je m’estime chanceuse d’avoir une petite chienne très attentive qui s’est vite acclimatée. Elle n’est pas réactive, pas agressive, elle obéit plutôt bien, elle a les codes canins… Bref, lui inculquer les principes de base n’a vraiment pas été un problème.
Mais est-ce qu’on peut parler de la fatigue deux secondes, s’il vous plait ? Les premières semaines d’adoption, j’ai eu l’impression de me faire rouler dessus par un rouleau compresseur. Mon attention était 100% dirigée vers Scratch, afin qu’elle évite de se mettre en danger mais aussi pour subvenir à ses besoins et la comprendre. Ça m’a pris une énergie folle. Heureusement que je travaille de la maison, car je ne me voyais pas faire autrement que de passer tout mon temps auprès d’elle.
D’ailleurs, concernant l’éducation, heureusement Antoine et moi sommes d’accord sur le type d’éducation à lui donner : nous sommes 100% en éducation positive. Nous n’avons jamais (et n’auront jamais) recours aux méthodes coercitives. Ça facilite énormément la tâche lorsqu’on partage les mêmes principes. Évidemment qu’on peut se tromper et parfois être en désaccord sur des détails mais la bienveillance est le maître mot. Je n’imagine pas la galère de devoir convertir son foyer à une autre méthode d’éducation tout en élevant un petit être vivant.
Il fait ses nuits, ton chien ?
Sans compter ces premières nuits à ne dormir que d’un oeil, à l’affût du moindre bruit. Je crois que j’ai jamais si peu et si mal dormi qu’à ce moment-là. Et qui dit chiot, dit réveil très (très) matinal, à nettoyer les accidents de la nuit… Quand le sommeil n’a pas été morcelé en plusieurs sorties pipi ! De quoi démarrer la journée en fanfare.
Les premiers mois, la fatigue s’est accumulée et il y a eu des moments difficiles. Des moments où, même si Scratch est globalement parfaite, rentrer chez soi et retrouver un énième objet déchiqueté demande du self-control et de la patience. Des moments où les promenades sont fatigantes car elle tire, n’écoute pas, fait de la protection de ressources sur les autres chiens, j’en passe et des meilleures. Ça se passe très bien 99% du temps. Mais encore aujourd’hui, je me retrouve démunie face à une réaction que je n’avais pas vu venir, des promeneurs irrités, ou un manque de patience de ma part. Il suffit d’avoir passé une journée difficile ou d’être malade pour mal réagir et empirer la situation. Dur dur de faire machine arrière après un enchaînement de mauvaises décisions.
Nouveau look pour une nouvelle vie
Adopter un chiot et plus généralement vivre avec un chien, c’est un tout nouveau rythme de vie qu’il faut trouver. Et ceux qui disent qu’adopter un chiot n’a rien changé à leur quotidien, je ne les crois pas ! En toute franchise, avant d’avoir Scratch, je ne sortais pas à 7h du matin dans la rue sans avoir bu un thé, et encore moins en pyjama. Qui l’eût cru, les temps changent.
Avant, mes voisins me croisaient un minimum apprêtée. Maintenant, mon look, c’est jogging, gros manteau, bonnet sur mes cheveux décoiffés et crocs aux pieds. Pour l’anecdote, c’est à peu près dans cette tenue que j’ai croisé la voiture de Google Street View. Oui, sur Maps, vous pouvez me voir, de bon matin, promener Scratch dans une rue de notre quartier. Ce look de l’enfer est éternellement ancré dans Google.
Viens boire un p’tit coup… Oui, mais à la maison
Les premières semaines, on s’est calqué sur le rythme de Scratch et de ses besoins. Donc évidemment, on était toujours à la maison. Alors qu’on sortait beaucoup avec nos amis, au sport… Tout ça, a été soudainement suspendu. Comme je le disais plus haut, mon attention était 100% centrée sur Scratch et c’était (ça l’est toujours) tout ce que je souhaite. Je n’ai pas du tout été contrainte. Ça s’est fait naturellement et mon quotidien s’est équilibré en mettant Scratch dans la balance.
Aujourd’hui, les moments où je suis le plus souvent dehors, c’est pour les promenades. Donc vous aurez plus de chances de me croiser dans un parc ou une forêt avec Scratch qu’accoudée au bistrot. C’était aussi une facette que je n’avais pas anticipé. Ça m’a fait tout drôle de constater que ce n’était pas si simple d’organiser sa vie sociale, maintenant que l’équation avait changé.
Ceci dit, je ne peux pas dire que je ne vois personne de la journée, au contraire. Les promenades de Scratch me permettent de découvrir mon quartier, rencontrer mes voisins, et faire la connaissance d’autres dogparents avec qui je partage des balades. Alors oui, maintenant les conversations tournent autour de nos toutous et plus du concert de post punk de samedi prochain, mais hé, life is life.
La culpabilité de sortir sans son chien
De toute façon, et ça, c’est peut-être la plus grosse surprise, c’est que je culpabilise de sortir sans Scratch. Surtout si Antoine n’est pas avec elle non plus. Quand je suis à l’extérieur et qu’elle est seule à la maison, je n’ai qu’une envie, c’est de rebrousser chemin pour la retrouver. Alors au final (je tiens à rassurer mes proches qui liront cela), je passe toujours de super moments avec mes amis, mais j’ai Scratch dans un coin de la tête. Et si avant je pouvais sortir et rentrer tard, maintenant la promenade du matin m’empêche tout abus inconsidéré. Je ne peux plus me permettre une nuit blanche quand il faut assumer un chien qui lui, a très très bien dormi !
Talking about my generation
Bien sûr, Scratch n’a qu’un an. Elle est encore très jeune et je sais que notre quotidien sera chamboulé à chaque étape de sa vie. Pour le moment j’adore passer mon temps libre avec elle, et je n’ai pas le sentiment de faire de compromis. Mais je n’aurais jamais cru qu’adopter un chiot serait prenant à ce point-là. Scratch prend la place qu’on lui donne : comme nous n’avons pas d’enfant et travaillons tous les deux (on est des millenials pur jus, que voulez-vous !), elle peut bénéficier de toute notre attention.
C’est aussi une question de génération : nos parents, grands-parents et les générations d’avant ne considéraient pas le chien comme nous aujourd’hui et cela peut interroger. À ce sujet, j’ai découvert l’acronyme anglais DINKWAD qui signifie « double income, no kids, with a dog » (double salaire, pas d’enfant et un chien). Je me retrouve à 100% là-dedans. Le fait qu’un acronyme existe (même sur le ton de la blague) montre qu’un changement est en train de se produire. « Dogs are the new children, plants are the new pets » (les chiens sont les nouveaux enfants et les plantes sont les nouveaux animaux de compagnie). Ça ne peut pas être que moi, non ? 😉
Bon voilà. Qui l’eût cru qu’en adoptant un chien, je changerais de statut social, tout en étant représentative de ma génération !
Bien sûr, pour nos proches, familles, amis, cela peut être déroutant de nous voir considérer Scratch comme un membre à part entière de notre famille. On passe parfois pour des « gagas de notre chien » (c’est quand même pas faux). Mais heureusement nous avons affaire à des gens compréhensifs qui ont parfois remis leurs principes en question.
Adoption vs adaptation
Cela fait 1 an et 1 mois que nous avons adopté Scratch. Comme pour l’éducation d’un enfant, il y a des principes sur lesquels nous reviendrons peut-être. Il faut de toute façon s’adapter à son chien. Par exemple, je disais que j’emmènerais Scratch partout avec moi. En particulier sur la plage, pendant que je vais surfer. Avec du recul (et une bonne dose de réalité), je trouve que c’est dangereux sur plusieurs points, quand la situation n’est pas adaptée et peut causer du stress. Je n’ai pas envie de mettre en danger qui que ce soit pour une décision égoïste.
Oui, aller à la plage sans mon chien me brise le coeur mais j’ai aussi envie de profiter des vagues sans avoir à la surveiller, m’inquiéter des chenilles processionnaires, d’un coup de chaleur, d’une bagarre avec un congénère… Bref ! Pourtant elle est croisée patou et je sais pertinemment qu’elle me surveillerait plus que je ne la surveillerais elle. Mais je préfère la savoir en sécurité à la maison.
Je prends l’exemple du surf car c’est une passion qui demande beaucoup de temps et d’implication. Je l’ai mise au second plan pour me concentrer sur Scratch en sachant que ça ne durerait pas. Mais c’est valable pour le sport, les sorties entre amis, les sorties au restaurant, le ciné… Bref, une vie sociale qui a pas mal encaissé cette dernière année !
Le puppy blues finit par passer !
Pour finir, je savais qu’adopter un chiot serait toute une aventure. J’avais essayé de me préparer en lisant de nombreuses ressources. Mais la réalité du terrain m’a rattrapée : on n’est jamais complètement prêt. Il faut savoir remettre en question ses principes, apprendre sur le tas, essayer, se tromper, sans compter qu’un chien ne fait pas l’autre.
Pour rassurer tous les dogparents qui se trouvent dans la phase 3 mois – 1 an du chien : oui c’est difficile, oui vous êtes légitimes d’être fatigués et frustrés. Heureusement, cela ira en s’arrangeant ! Le puppy blues et les difficultés ne durent pas éternellement avec de la patience et de la constance. Et je suis hyper fière de ma génération qui sait passer du temps, s’investir, s’entourer de professionnels, qui apprend et se remet en question pour donner à leurs animaux la meilleure vie qui soit. On passe peut-être pour des bisounours ou des gagas, mais nous sommes de ceux qui ne laisseront jamais leur chien derrière eux.
2 commentaires
Delphine
Hello,
Merci pour cet article (et pour les idées debalade) !
Notre loulou a bientôt 6 mois et c’est vrai que parfois on se sent démuni.
Mais qu’essaie t’il de nous dire ? Est-ce qu’il nous fait tourner chèvre pour le plaisir ?
Pourquoi semble t’il frustré et nous aboie dessus ?
Heureusement qu’il y a des moments où on se comprend mieux 🙂
On se renseigne, on fait au mieux, on voit une éducatrice (et quand il va à l’école, ça se passe toujours mieux qu’à la maison, quelle crapule !) et on avance ensemble petit à petit.
On va bien y arriver 🙂
celine hauchard
Hello Delphine,
Merci pour ton commentaire ! Hé oui, les premiers mois ne sont pas toujours faciles. Mais ça vaut le coup car cela ne dure pas et les efforts paient 💪